Note de conjoncture des industries mécaniques - Juin 2023

La croissance du chiffre d’affaires en valeur des industries mécaniques se poursuit. La hausse des facturations s’intensifie au premier trimestre 2023 par rapport à la même période de l’année précédente. Selon le baromètre FIM, la hausse du chiffre d’affaires devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Cette hausse globale est favorisée par la progression des livraisons sur le marché intérieur et la bonne tenue des exportations.

Les livraisons sur le marché intérieur ont augmenté de + 9,7 % en valeur au premier trimestre 2023 en glissement annuel. La situation conjoncturelle en France est restée globalement favorable au début de 2023. Le niveau d’activité avec la plupart des secteurs clients est considéré par les professions et les industries mécaniques comme élevé ou normal à l’exception de celui avec l’automobile qui est jugé encore faible malgré la hausse des immatriculations enregistrées depuis le début de l’année 2023. Les investissements des entreprises non financières en France ont progressé de + 8,7 % en valeur au premier trimestre 2023 en glissement annuel selon les comptes nationaux publiés par l’Insee. Cette évolution positive des dépenses d’investissement des entreprises industrielles continue de soutenir l’activité des industries mécaniques liée au marché intérieur. Les investissements productifs devraient s’intensifier dans l’aéronautique, dans les équipements électrique, électronique et informatique et dans le secteur de la pharmacie. Parallèlement, le secteur automobile devrait accroitre légèrement ses investissements en 2023 après la stabilisation enregistrée en 2022. En outre, la croissance des investissements serait moins forte en 2023 qu’en 2022 pour les industries agroalimentaires, les machines et équipements, l’industrie chimique et les industries lourdes. Enfin, le niveau d’activité est considéré par les entreprises mécaniciennes comme normal dans les secteurs du service, notamment dans la restauration, les métiers de bouche, les arts de la table et le luxe.

Parallèlement, les exportations des industries mécaniques ont progressé de + 13,1 % en valeur au premier trimestre 2023 en glissement annuel. La hausse est de + 11,2 % vers l’ensemble des pays membres de l’Union européenne. Elle est de + 11,0 % vers l’Allemagne, + 13,3 % vers l’Espagne, + 22,9 % vers la Belgique et + 3,5 % vers l’Italie. En outre, les expéditions vers les pays tiers se sont intensifiées, soit + 15,5 % au premier trimestre 2023, dont + 13,8 % vers les Etats-Unis, + 9,8 % vers le Royaume-Uni et + 17,7 vers la Chine.

Equipements de production et équipements mécaniques

Les livraisons totales de ce secteur s’intensifient au premier trimestre 2023 : + 12,4 % en valeur par rapport au même trimestre de l’année précédente contre + 8,3 % pour l’ensemble de l’année 2022. Les hausses les plus significatives correspondent au machinisme agricole, aux équipements de levage et de manutention, aux machines-outils et aux équipements d’emballage, de conditionnement et de pesage. A l’inverse, les ventes se contractent pour les fours et brûleurs, et pour les machines pour les industries textiles. La poursuite de la croissance des investissements productifs en France au premier trimestre 2023 et la bonne tenue des exportations expliquent l’accroissement des facturations totales de ce secteur. Le solde d’opinions des chefs d’entreprise sur le carnet de commandes diminue du fait d’une décélération de la demande étrangère. Malgré ce fléchissement, les perspectives d’activité restent positives au cours des prochains mois.

Composants et sous-ensembles intégrés

Tirées à la fois par l’évolution des biens d’équipement et les dépenses d’investissement des secteurs clients, les facturations de cette famille d’équipement continuent de croître : + 9,5 % en valeur au premier trimestre 2023 en glissement annuel, après une hausse de + 9,9 % en 2022. Les ventes de pompes et compresseurs ainsi que les facturations d’équipements hydrauliques et pneumatiques enregistrent une croissance à deux chiffres. Le solde d’opinions des industriels sur les carnets globaux et étrangers se dégrade. Parallèlement, les stocks de produits finis restent à un niveau relativement élevé. L’effritement de la demande étrangère pourrait peser sur l’activité future de ce secteur.

Pièces mécaniques issues de la sous-traitance

La croissance du secteur se maintient. Après une hausse des facturations de + 14,7 % en 2022, les ventes totales continuent de croître au premier trimestre 2023 (+ 12,2 % en valeur au premier trimestre 2023 en glissement annuel). La croissance reste significative pour le découpage-emboutissage (+ 14,1 %), la mécanique industrielle (+ 14,8 %) et le décolletage (+ 12,5 %). La fonderie, la forge et le traitement de surface enregistrent une croissance moyenne. La demande étrangère et les carnets de commandes des constructeurs restent à un niveau relativement faible. La diminution de la demande étrangère ainsi que le niveau des coûts de la consommation intermédiaire freinent l’accroissement de l’activité de ce secteur. Le solde d’opinions des chefs d’entreprise sur l’activité prévue continue ainsi de fléchir. L’activité devrait marquer le pas au cours des prochains mois.

Produits de grande consommation

Après une année 2022 marquée par une hausse des facturations de + 8,1 % en valeur, l’activité des constructeurs continue de croître (+ 3,7 % en valeur au premier trimestre 2023 en glissement annuel). La hausse des ventes de coutellerie est limitée à + 4,8 % durant les trois premiers mois de 2023 contre une baisse pour les autres articles ménagers. A l’inverse, la fabrication d’outillage portatif à moteur incorporé enregistre une hausse des ventes exceptionnelle (+ 42,7 % en valeur et en glissement annuel au premier trimestre 2023.)

Au total, la progression des facturations des industries mécaniques passe de + 9,8 % en 2022 à + 11,0 % en glissement annuel au premier trimestre 2023. Les perspectives favorables sur les dépenses d’investissement en France et dans une moindre mesure à l’international devraient favoriser la hausse de la production au cours des prochains mois. Parallèlement, le niveau des prix des consommations intermédiaires, notamment ceux de l’énergie, pourrait avoir des impacts négatifs sur la croissance en volume de la production.