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26 août 2020

Manifeste pour la relance de l’industrie française

Conscients de la gravité de la situation et de la sévérité de ses conséquences économiques et sociales, les partenaires sociaux de la métallurgie ont choisi la voie du dialogue social pour proposer ensemble des solutions de nature à limiter l’impact de la crise du COVID 19 sur les entreprises et leurs salariés.

Le plan de relance proposé doit constituer une opportunité pour préparer et construire le monde et l’industrie de demain. Ce plan doit avant tout permettre de relocaliser en France, des activités et produits indispensables à notre souveraineté industrielle (et, a minima, de ne pas les délocaliser), d’accélérer la transition écologique vers une industrie décarbonée, et de mener à bien la transformation de notre appareil de production notamment dans sa dimension numérique et en termes de qualité de vie au travail.

Ce sont autant d’enjeux majeurs pour la compétitivité de l’industrie française, le développement de l’emploi industriel, l’attractivité du secteur industriel vis-à-vis des talents et compétences nécessaires à son développement, enfin pour la vitalité économique et sociale des territoires.

Le plan de relance proposé s’articule autour de cinq grands axes :

1. Des fonds propres pour investir, en particulier :

  • Créer un Fonds de relance pour l’industrie, qui serait alimenté par la Caisse des dépôts, BPI France, les régions, des fonds bancaires, assurantiels, européens, voire par une souscription ouverte aux particuliers, dédié à l’investissement productif et aux relocalisations.
  • Mettre en place un dispositif de suramortissement ciblé sur les investissements productifs, afin d’accélérer la digitalisation, les investissements verts, et les investissements immatériels de formation nécessaires à leur mise en œuvre…

2. Un choc de compétitivité pour l’industrie

  • Poursuivre la restauration de la compétitivité de l’industrie française en réduisant de 15 milliards d’euros les impôts de production sur les entreprises, qui sont notablement plus élevés en France que dans les autres pays européens. Calculés indépendamment des résultats économiques réalisés par l’entreprise, ces impôts constituent un frein au développement et à l’investissement dans le secteur de l’industrie (CVAE, C3S,…, révision à la baisse les valeurs locatives des locaux industriels, exonération de fiscalité locale pour les projets de relocalisation, d’extension d’activité industrielle, ainsi que les projets d’investissements verts, permettant de créer de l’emploi dans les territoires).

3. Un soutien à la décarbonation et aux investissements verts

Le plan de relance est une opportunité pour accélérer la transition énergétique :

  • Soutenir les investissements de décarbonation de nos processus industriels de base
  • Engager un plan massif pour la rénovation et l’efficacité énergétique des bâtiments, publics et privés.
  • Créer et structurer de nouvelles activités « vertes » sur les territoires : retrofitting des véhicules thermiques, démantèlement et recyclage des avions, navires, camions…
  • Introduire, au niveau européen, un mécanisme d’inclusion carbone (MIC) aux frontières de l’Union Européenne de façon à taxer les émissions de gaz à effet de serre associées aux produits importés et à rééquilibrer les conditions de concurrence entre l’industrie européenne et les industries des pays où la contrainte carbone est faible, voire inexistante…

4. Un jeu plus collectif entre industriels

La coopération entre PMI, ETI et grands groupes industriels est un facteur important de compétitivité hors coût de l’industrie allemande. L’industrie française a des marges de progrès significatives à réaliser dans ce domaine. Pour favoriser la coopération entre acteurs de la chaîne de valeurs :

  • Sensibiliser les acheteurs à l’utilité de relations plus collaboratives avec leurs fournisseurs, ainsi qu’à la notion de coût complet des produits et équipements qu’ils achètent (en intégrant, entre autres, les coûts sociaux de pertes d’emploi en France…) ; cet objectif passe par l’affirmation d’une volonté stratégique des donneurs d’ordre et par un effort de formation des acheteurs…
  • Mettre en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et encourager les prêts de main-d’œuvre entre industriels d’un même territoire.
  • Faire en sorte que les établissements publics et privés privilégient les entreprises implantées en France lors de leurs appels d’offres, par exemple en y insérant des clauses sociales…

5. Un dialogue social de qualité

La réindustrialisation nécessite d’attirer dans les entreprises, des salariés compétents et motivés, et de les fidéliser. Cet objectif essentiel passe notamment par un dialogue social dynamique et de qualité aux niveaux des entreprises et de la branche et par l’élaboration d’une politique de formation qui privilégie les formations techniques, permettant de préparer aux compétences et métiers de l’industrie de demain…

A télécharger

Manifeste UIMM syndicats_métallurgie_Plan_de_relance Aout 2020.pdf CP_Manifeste_relance_20200824.pdf

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