Note conjoncture - Juin 2024
Le ralentissement de la production au cours du premier quadrimestre 2024 s’est révélé plus général et, d’après les statistiques, un peu plus prononcé qu’on ne le craignait. La plupart des secteurs de la mécanique française continuent de subir l’influence de la réduction de leurs carnets de commandes alors que d’autres ont réussi à stabiliser leurs activités sur un palier haut. Ces évolutions différenciées se traduisent pour l’ensemble des industries mécaniques par une variation des facturations de + 0,2 % en valeur pour les quatre premiers mois de 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, soit + 0,7 % au mois de janvier, + 1 % au mois de février, - 5,3 % au mois de mars et + 4,7 % au mois d’avril 2024. Selon l’enquête Insee sur le climat des affaires de mai 2024, celui-ci est stable pour l’ensemble de l’économie par rapport au mois précédent bien que la conjoncture se dégrade légèrement dans l’Industrie.
Concernant les secteurs clients en France, la conjoncture s’est améliorée au mois de mai 2024 dans les secteurs des biens d’équipement, de l‘automobile, de la métallurgie, du bois et du papier ainsi que dans l’imprimerie. A l’inverse, le climat des affaires s’est légèrement détérioré dans l’industrie agro-alimentaire, les autres matériels de transport et le reste des industries manufacturières. En outre, les tendances restent baissières dans le bâtiment et dans l’agroéquipement. Au total, les livraisons réalisées par les constructeurs sur le marché intérieur se sont stabilisées durant les quatre premiers mois de 2024 après avoir atteint un niveau relativement élevé en 2023 alors que dans le même temps les importations en produits mécaniques ont chuté de – 4,5 % en valeur selon les douanes françaises. Selon les comptables nationaux, la formation brute de capital fixe se chiffre à 695 milliards d’euros en France en 2023. Ce montant en valeur augmente de + 4,5 % par rapport à l’année précédente. Pour les entreprises non financières, le montant de dépenses d’investissements est de 88,6 milliards d’euros au premier trimestre de 2024 selon l’Insee, soit une hausse de + 1,2 % en valeur en glissement annuel.
Parallèlement, les exportations évoluent en dents de scie mais le cumul des quatre premiers mois progresse de + 0,5 % par rapport aux quatre premiers mois de 2023. Cette légère progression résulte uniquement de la poursuite de la croissance des expéditions vers les pays tiers (+ 5,1 %), les ventes à destination des pays membres de l’Union européenne étant en baisse (- 3,1 %) ; cette contraction provient notamment du recul des exportations de – 5 % vers l’Allemagne et l’Italie. A l’inverse, la progression des exportations vers les pays tiers, est le résultat des échanges surtout avec les Etats-Unis (+ 20,9 %) et le Royaume-Uni (+ 7,6 %). Le solde d’opinions des entreprises mécaniciennes sur la demande étrangère au mois de mai 2024 s’améliore légèrement par rapport à avril 2024 mais reste à un niveau relativement bas.
Equipements de production et équipements mécaniques
Les facturations de cette famille d’équipement progressent de + 1,2 % au cours des quatre premiers mois de 2024. Cette progression masque toutefois des évolutions différenciées. Les facturations augmentent pour les matériels de levage et de manutention, la fabrication de fours et brûleurs, la fabrication de machines-outils pour le travail des métaux, les machines destinées aux industries du papier et du carton et les machines de travail du caoutchouc et des plastiques et pour les machines destinées aux industries textiles. A l’inverse, le chiffre d’affaires diminue pour les machines agricoles et forestières, les équipements pour la construction, les équipements aérauliques et frigorifiques industriels, et les machines pour les industries agroalimentaires. Selon l’Insee, avec le niveau des dépenses d’investissements des entreprises réalisé au premier trimestre, l’acquis correspond à une stabilisation pour l’ensemble de l’année 2024. Toutefois, selon le baromètre de BpiFrance Le Lab et Rexecode de mai 2024, les dépenses d’investissement des PME et TPE devraient ralentir pour l’année 2024 malgré le besoin d’investissement qui reste fort. Tous ces indicateurs sont cohérents avec les résultats de l’enquête mensuelle réalisée par la Fédération des Industries Mécaniques auprès de ses principales professions et entreprises qui fait apparaître une faiblesse des prises de commandes depuis le début de l’année. Le volume des carnets de commandes et les perspectives d’activité des entreprises se trouvent à de faibles niveaux.
Composants et sous-ensembles intégrés
Tirées par les biens d’équipement et les investissements des secteurs clients, les facturations réalisées par les entreprises de ce secteur se sont stabilisées durant les quatre premiers mois de 2024 en glissement annuel (- 0,3 %). La hausse des ventes pour la fabrication de moteur et turbines, la fabrication de générateurs de vapeur, la robinetterie, la fabrication d’engrenages et d’organes de transmission s’équilibre avec le recul des facturations de pompes et compresseurs et le reste du secteur. Les opinions des industriels sur les commandes étrangères restent négatives.
Pièces mécaniques issues de la sous-traitance
Les ventes réalisées par les entreprises mécaniciennes se sont légèrement contractées durant les quatre premiers mois de 2024 (- 0,8 %). La hausse des facturations réalisée par le traitement et revêtement des métaux, la mécanique industrielle, le décolletage et la forge a été effacée par le recul des ventes de la fonderie et du découpage-emboutissage. Les entreprises mécaniciennes relevant de ce secteur continuent d’enregistrer une dégradation de la demande étrangère tandis que les prises d’ordres sur le marché intérieur, liées aux secteurs de l’aéronautique et de la production d’énergie, se maintiennent.
Produits de grande consommation
La baisse des facturations de – 4,5 % en valeur aux mois des janvier-février 2024 est ramenée à – 1 ,1 % pour les quatre premiers mois de 2024. Les ventes de tous les produits ont bien progressé au mois d’avril 2024 à l’exception de celles des outillages qui continuent de se contracter en glissement annuel. Le volume de l’activité devrait se maintenir au cours des prochains mois selon les entreprises de ce secteur.
Au total, les facturations réalisées par les industries mécaniques au cours des quatre premiers mois de 2024 se stabilisent (+ 0,2 %). Cette stabilisation n’est autre que le reflet des prises de commandes qui ne progressent plus depuis le début de cette année et qui n’assurent pas ainsi le renouvellement du carnet de commandes. Par ailleurs, même si la conjoncture continue de se maintenir à son niveau actuel, les entreprises mécaniciennes signalent une incertitude sur le deuxième semestre de 2024.
A télécharger
Note de conjoncture IM - Juin 2024.pdf
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